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Affiche de Anna Bolena
Affiche du spectacle Anna Bolena
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opéra spectacles en audio-description

Anna Bolena

Affiche de Anna Bolena
Affiche du spectacle Anna Bolena
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tragédie lyrique de Gaetano Donizetti sur un livret de Felice Romani

L'audio-description du spectacle est réalisée par Thierry Grossenbacher, association Dire pour Voir. Site internet de Dire pour Voir.

Anne Boleyn était donc l’une des femmes d’Henri VIII, Henri Tudor, l’homme qui inspira le mythe de Barbe-Bleue et le roi qui établit le schisme des églises anglicane et catholique. Accusée par son mari d’adultère et de haute trahison, elle fut décapitée en 1536. Elle fut la mère de la reine Élisabeth Première. 

Archiconnues, les histoires de la dynastie des Tudor font toujours le pain quotidien de nombreux biopics et séries d’aujourd’hui. Mais on pourrait aussi se demander quel est le sens de raconter encore et toujours la même histoire. Loin du « réalisme historique » ou des psychologismes hollywoodiens, le binôme Mariame Clément/Julie Hansen nous emmène par le trou de la serrure dans une trilogie des Tudors/Donizetti pas comme les autres et qui nous poursuivra sur les prochaines trois saisons. Nous voici projetés non pas au temps d’Anne Boleyn, ni dans les guerres politiques et religieuses qui ensanglantèrent l’Angleterre pendant près d’un siècle, ni dans l’imaginaire préromantique qui nourrissait Donizetti et ses contemporains et encore moins dans un décodage dramatique à la Schiller ! 

Non, voici que nous plongerons dans un tableau abstrait. Ou même dans une multitude de tableaux abstraits. Et si heureusement pour nos oreilles et notre attention, tout n’est pas synchrone, les temps et les perspectives se superposeront toutefois. Les duos et trios dramatiques, triangles étriqués qui se resserrent encore, se succéderont dans un décor de palais bleu Holbein où les murs se soulèvent sur une nature extérieure qui semble regarder à l’intérieur. Bien plus que d’offrir une échappatoire, elle entoure les personnages de la mansuétude du temps invisible et, dans cet écoulement soudain de l’espace, le labyrinthe du temps dédouble les scènes récurrentes, souvenirs, parallélismes, rêves et fantaisies. Les chambres ne sont plus que les antichambres du regard. Mais du nôtre ou de celui de la reine Élisabeth, fantôme prisonnière de son existence, ou bien de cet art du récit opératique ?